samedi 14 juillet 2012

L’EVOLUTION DE LA COMMUNICATION DE 1960 à nos jours


L’EVOLUTION DE LA COMMUNICATION DE 1960 à nos jours
A l’approche de 1960, les événements politiques se bousculent et se précipitent. Les journaux édités par les congolais deviennent de plus en plus militants, une véritable arme politique qui tire à bouclés rouges sur l’administration coloniale et la Belgique. Dans ce contexte les politiciens congolais vont jouer un rôle important dans la presse. En effet, Lumumba l’a compris très tôt, il devint correspondant de presse de la croix du Congo et de la voix du congolais publiées à Léopoldville, la capitale. Il entreprit d’écrire aussi pour la compte de l’Afrique et le monde édité en Belgique  en 1955 il devint l’éditeur responsable de l’écho postal, organe trimestriel de l’amicale des postiers. En 1959-1960, il dota son parti politique de trois organes de combat : Indépendance (Léopoldville), uhuru (stanleyville) tabalayi (Luluabourg).
Les cinq dernières années d’indépendance du Congo sont connus pour leurs bégaiement généralisé dû à l’impréparation et à l’amateurisme de ses dirigeants. Et comme on pouvait s’y attendre, il en résultat une grande confusion sur le plan politique, économique et social. La presse congolaise militante et nationaliste, née à la suite des événements politiques de 1959, déterminer et unie face à l’autorité coloniale, se trouva fragilisée, divisée, tribalisée, politisée à outrance. A l’aube de l’indépendance, la jeune presse est ainsi jetée en pâture aux plus offrants. Les politiciens et certains groupes groupes de pression s’en emparèrent pour leur propagande. Chaque groupement politique avait son ou ses titres de presse :Notre Congo pour l’alliance des Bakongo (ABAKO), le congo libre pour le parti de l’interfédérale, solidarité Africaine pour le parti socialiste Africain (PSA), Emancipation pour le parti du peuple Action socialiste et l’indépendance pour le mouvement national congolais (MNC). Cette situation agenda des mesures arbitraires de l’autorité politique : favoritisme pour certains, interdictions et arrestations pour d’autres. Redoutant le pouvoir de la presse, le tout  nouveau pouvoir congolais a reagi de la même manière que l’autorité coloniale. L’arrêté ministériel de Patrice Lumumba du 11 août 1960 relatif aux mésures exceptionnelles, en cas de trouble graves, en matière de la liberté de la presse n’est rien d’autre qu’une copie conforme du décret du gouverneur général du Congo du 06 août 1922, qu’il a décrié en son temps. Les congolais commencèrent à se demander s’ils avaient bien fait de renvoyer  Tintin en Belgique.
La presse au Zaïre de Mobutu (1965-1996)
Pendant une grande partie du règne de Mobutu, toute critique de la personne du président et  des barons du regime, des institutions et du parti fut interdite. L’article 53 du code pénal prévoyait que les déclarations du président ne pouvaient donner lieu à aucun débat.
Plusieurs dispositions du code pénal limitaient la liberté de la presse. En 1972, dans le souci de mieux censurer la presse l’Etat congolais fusionna certains titres de presse pour les confier arbitrairement à quelques éditeurs choisis selon leur militantisme et leur fidélité au guide de la révolution.
Pendant  toute cette periode, les une des journaux se ressemblent : la photo du président  Mobutu est devenue omnipresent . l’essentiel de l’information de la presse tournait tout autour de ses activités, celles des ces ministres et du parti unique (MPR). L’AZAP (Agence Zaire presse), la seule agence d’information et de la présidence de la république. Devenue une veritable caisse de résonance des idées et des opinions du parti et de ses sbire, la presse libre cess       a d’exister au Zaire.
Il fallut attendre 1981 pour voir une petite avancée sur le plan de la libertée. En effet, l’ordonnance loi du 02 avril 1981 introduisait une liberalisation de la presse.
Le début des années 90 soulevant un vent de changement et suscita beaucoup d’espoir au Zaire et dans le reste d’Afrique. Mobutu dans son discours du 24 avril 1990, le président décida de donner une nouvelle orientation à la vie politique du Zaire dans le sens d’une ouverture démocratique.
Il annonça toute une série de mésures pour lancer le pays à la voie du changement démocratique : pluralisme politique, liberté d’opinion, liberté de port vestimentaire, liberté de la presse et d’expression. Dans la foulée, plusieurs titres de presse sont nés et se sont constitués en deux blocs : la presse dite d’opposition, d’une part, et celle proche du pouvoir, de l’autre. Une expression journalistique, alliant l’information et divertissement, caractérise cette période : la caricature.
La presse au temps de Laurent Désiré Kabila : le retour du Congo  
Laurent Désiré Kabila prend le pouvoir en 1997. Le Zaïre redevient la République Démocratique du Congo. Sur le plan des libertés individuelles et d’expression, il n’y a pas de changement. La presse kinoise dénonça une dérive totalitaire dangereuse et multiplia les mises en gardes les velléités  de retour au parti unique. En renouant avec les intimidations, les arrestations, l’emprisonnement des journalistes pour atteindre à la sureté de l’Etat et collision avec les forces ennemis, on en est revenu aux pires années du mobutisme. Cette période est caractérisée par l’apparition d’une certaine presse de la haine-anti rwandaise. C’est dans contexte de persécution et d’atteinte à liberté d’expression, que jed (journaliste en danger)  a vu le jour en 1998.
La situation de la presse Congolaise à l’époque de Joseph Kabila
Après la mort du père, le fils succéda. Dans son discours d’investiture, joseph Kabila a promis, entre autres, de garantir la liberté de la presse et d’expression. Cependant cette période liée aux grandes personnalités politiques. Elle est caractérisée par une bipolarisation entre une presse pro Kabila et celle pro-opposition. Mais selon les organisations de défense des droits de la presse et des JED, OMAC (organisation des médias d’Afrique centrale) et RSF (reporters sans frontières), le travail des journalistes et leurs personnes n’étaient pas encore totalement sécurisé. 


INTERVIEW: GRAND PÈRE ALPHONSE MANZANGA, agé de 80 ans